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Balance ton quoi ?

Photo du rédacteur: Coco ZabricoCoco Zabrico
Important :
Article mis-à-jour le 26 juillet 2024 suite à des faits qui remettent en question la crédibilité, les valeurs, les raisons de la création et les actes de @balancetonporcMq (Balance ton porc Martinique). Par prudence et en attendant que lumière soit faite, nous préférons garder le cap sur la certitude.
Sur ce site nous mettons en avant des organismes sécuritaires et sans ambiguïtés pour les victimes. Même si nous ne sommes pas responsables des faits, nous présentons donc nos excuses si nous vous avons induit en erreur à cause de cet article. Toutes les victimes méritent d'être accueillies avec bienveillance et respect.
Nous souhaitons renouveler nos remerciements aux associations et organismes qui mènent un combat de tous les instants afin d'accueillir quotidiennement les victimes de violences.
Bonne lecture !

George Arnauld, membre de Culture Egalité, qui répond à nos questions :


  • Comment se passe l’accueil d’une victime de violence sexuelle à Culture Egalité ? Quel accompagnement est proposé ?


Nous sommes toujours deux bénévoles issues du monde social, éducatif et de la santé qui reçoivent les femmes après une prise de rendez-vous.

Notre objectif premier est de créer un climat de confiance pour permettre la libération de la parole. Ne pas mettre la parole en doute. Il n’est pas toujours simple de parler de son intimité, de mettre sur la table des souvenirs, des faits douloureux. La femme atteinte doit pouvoir se libérer.

Nous les revoyons autant de fois que nécessaire. Cependant lors de la seconde rencontre, selon la demande de la femme, nous l’orientons vers un conseil juridique même si elle n’a pas porté plainte. Les femmes ne sont pas toujours prêtes à porter plainte tout de suite. Il faut un certain cheminement. Nous avons aussi une psychologue qui est aussi disponible si nécessaire et si il n’y a pas encore de prise en charge. Des ateliers collectifs peuvent être aussi proposés d’écriture, d’expression artistique.

Le but est d’amener cette femme dans une dynamique de reconstruction ; souvent d’autres professionnelles sont nécessaires pour cela. C’est une longue route.

Notre satisfaction est de voir sortir ces femmes, après un moment très difficile, redressées et avec le sourire. Une première victoire sur elle-même. Elles ont osé venir parler.


  • En 2022, on pouvait lire que selon un rapport du ministère de l’Interieur, le nombre de plaintes pour des crimes et délits à caractère sexuel a bondi de 24% en un an, et de 77% en cinq ans. Sans surprise, les femmes représentent la majorité des victimes (86%). Avez-vous pu constater une augmentation aussi significative sur notre département ?


La Martinique ne fait pas exception. Les violences sexuelles sont en nette augmentation et c’est très préoccupant. Nous recevons en effet de plus en plus de jeunes femmes mais aussi des plus âgées. Le plus grave c’est que peu de femmes portent plaintes et même le disent à leur entourage. La honte, la peur et quelquefois aussi le déni, car on ne se rend pas toujours compte tout de suite que l’on a été victime d’un viol. L’éducation a amené les femmes à penser que tout ce qu’un homme leur impose sexuellement est normal. Et ce n’est qu’après que l’on se rend compte que NON, nous n’avons pas été volontaire, nous n’avons absolument pas été dans un rapport de désir mutuel. Et qu’on a été abusé.


Nous nous réjouissons d’ailleurs de ce mouvement autour du #balancetonporcmq. C’est extraordinaire cet espace qui permet aux femmes de dénoncer leur agresseur, de pouvoir enfin parler. Quelquefois cela leur suffit. Elles ont vidé ce sac trop lourd.


Dans notre intervention féministe quotidienne, il s’agit pour nous d’amener les femmes à rompre le silence. Nous savons que ce n’est pas simple. Nos campagnes de conscientisation tournent autour des slogans

« Pébouchfini »

« C’est le silence qu’il faut briser »

« Ta voix c’est ta force »

« Nos voix sont notre force »


A ces campagnes Culture Egalité associe la prévention, c’est notre priorité, avec une équipe qui intervient dans les collèges avec des méthodes inter- actives, ludiques. Il s’agit d’amener nos jeunes à comprendre le système patriarcal qui mène à toutes les violences. La domination masculine n’est pas une fatalité et n’est pas normale !

Éveiller les jeunes filles/femmes au fait de ne pas accepter ce qui leur fait du mal dans leur corps et mais aussi dans leur vécu, dans leur être tout entier.

La conscientisation de tous ces jeunes filles et garçons est fondamentale pour casser cette chaîne de violences et les amener à vivre dans des rapports respectueux et égalitaires.


  • L’éducation commence à la maison. Avez-vous des conseils à donner aux parents qui élèvent nos adultes de demain afin qu’ils ne soient ni agresseurs, ni agressés ?


La première chose il faut établir un climat de confiance permanent avec son enfant. Être à son écoute en permanence. Il faut apprendre à l’enfant, dès son plus jeune âge à détecter une violence, pouvoir s’en protéger et savoir demander de l’aide. Ne pas banaliser les propos des enfants. La sexualité ne doit pas être un tabou. Apprendre à connaître son corps est très important.

L’éducation sexuelle et affective est prioritaire adaptée à chaque âge. L’école est aussi le lieu de cette éducation. Cette éducation permet à l’enfant de pouvoir distinguer un comportement sain, normal d’un comportement déviant. Il s’agit de sensibiliser les enfants aux risques d’agressions sexuelles de manière efficace et non traumatisante.


Ne jamais oublier que les violences sexuelles en direction des enfants se passent dans la famille et son environnement. Il faut lâcher le portable une fois que notre enfant sort de l’école ou qu’il nous pose des questions et qu’on aperçoit son envie de parler. Établir un dialogue permanent.


De nombreux ouvrages existent et peuvent aider les parents à faire ce travail d’éducation avec leurs enfants. Des professionnelles de la santé sont aussi en mesure de les accompagner.

Ne pas se taire. Parler autour de soi dès que nous sommes mal à l’aise avec la parole d’un enfant et que quelque chose nous dérange.



Contacts utiles


CULTURE EGALITE 0696 19 91 58/ 0596 35 66 80



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