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Mi Bab ! - Article n°1

Photo du rédacteur: Coco ZabricoCoco Zabrico

Billet d'humeur parut en Novembre 2023 dans le magazine Créola


Aujourd’hui vous fêtez votre anniversaire… 11 ans de vie commune avec Gustave votre compagnon et père de votre fils, ça se fête !


Après avoir bordé votre fils, il vous sert un bon thé Atoumo/citronnelle, un bisou sur le front et vous voilà bien installée dans ses bras pour une séance Netflix. Derrière le téléviseur, vous apercevez les fleurs qu’il vous a cueillit et vous pensez que cet homme-là n’est pas si mal.


Le lendemain, c’est auprès d’Euzhane votre cousine que vous trouvez le courage d’exprimer votre ressenti. Onze années sans nuages, un long fleuve tranquille… très tranquille… trop tranquille ?

Euzhane ne comprend pas : « i pa ka bat’ ou ! i pa ka konnéw ! Kissa ou lé encô ? Poul épi diri ? C’est un mec bien. Chasses ces vieilles idées de ta tête !»


Difficile d’argumenter quand il n’y a effectivement rien à dire sur cet homme qui vous accompagne depuis des années. Il est surtout impossible d’en placer une alors que vous souhaitez parler d’une relation qui, bien que stable, vous semble terne et monotone depuis toujours.

Vous étiez ensemble depuis 1 an et demi quand vous avez apprit votre grossesse. De vague doutes vous ont effleuré l’esprit, mais face à une relation aussi confortable avec un homme qui rêvait de devenir père…c’est sans regret que vous avez accueilli votre magnifique petit garçon Jardinelly.

Vous soupirez et rentrez chez vous en étant convaincue que votre cousine a bien eu raison de vous remettre les pendules à l’heure : vous êtes chanceuse, c’est un bon père, toute votre famille l’apprécie, vos amis/ies aussi, il est donc celui qu’il vous faut.





Un jour, midi en ville, vous êtes attirée par une vitrine. Vous traversez la rue pour mieux apprécier la beauté de la robe couleur parme qui est exposée. Vous l’observez quand, soudain, une odeur familière aux notes ambrées vous surprend. Vous frissonnez.


« Bonjour »

Derrière vous, Rodolphe, une connaissance des années d’étude à l’université.

Les souvenirs se bousculent, un sourire se dessine spontanément sur vos lèvres, vous avez même des bouffées de chaleur !




Est-ce le souvenir des 400 coups accomplis à l’époque ? Comme quand Rodolphe avait couru, son igname pakala à l’air, pour accomplir un bizutage avant son entrée au campus ? Ou encore son sourire complice vous lors de vos sessions zouk sur un bon Fanny J ?

Vous étiez membre de la même bande de potes, mais rien ne s’était passé entre vous. Les années ont passé et vous vous étiez perdu de vu.


Après avoir pris des nouvelles l’un de l’autre, vous vous séparez sur le discours vos aventures.

Sur le chemin du retour, tout s’agite en vous, les idées se bousculent, impossible de contrôler ce raz-de-marée qui vous envahit. Eh bé, éh bé… mais qu’est-ce qui se passe ?

C’est comme si vous retrouviez votre « pétillant » perdu depuis des années. Vous avez envie de danser, sauter, de crier, de chanter, de rire, de… VIVRE !


Vous passez par une succession d’émotions : joie, peurs, tristesse… Les doutes et les questions vous assaillent : êtes-vous ingrate ? Une éternelle insatisfaite ? Votre mère qui ne jurait que par ce gendre parfait ne va pas comprendre ! Mais pourquoi est-ce si difficile ?


Stop. Vous soufflez un bon coup. Place au soulagement…


Il est temps de suivre vos envies. Ce soir, vous annoncerez à Gustave que votre relation est terminée mais que vous resterez de bons parents.

Vous savez tout le soutien dont il bénéficiera, vous savez à quel point votre choix sera critiqué mais, le seul soutien dont vous avez besoin aujourd’hui c’est le vôtre.


1 : « Il ne te frappe pas ! Il ne te trompe pas ! Mais que veux-tu de plus ? »




Pour aller plus loin dans la réflexion avec Isabelle DE GRANDMAISON, sophrologue…


Dans un bain tiède tu finis par ne rien ressentir.

Le propre de l’eau tiède c’est d’ôter toute stimulation dans un sens ou dans un autre. C’est agréable au début et puis ça deviens insupportable à la longue. Une relation qui ne te stimule pas c’est un bain tiède dans lequel ta flamme s’éteint peu à peu.


Dans la plupart des cas la peur d’avoir froid va t’empêcher de sortir du bain, la peur de t’échauder va t’empêcher de rajouter de l’eau chaude et la peur de paraître difficile à contenter va t’empêcher de te plaindre. Alors tu ne vas rien dire et tu vas supporter en silence et te convaincre que ce n’est pas si mal, que ça aurait pu être pire, d’ailleurs même ta cousine qui ne reçoit pas de fleurs cueillies du jardin (waouh) t’envie ce bonheur à l’électrocardiogramme plat.


Mieux vaut tard que jamais ! Vivre sa vie c’est refuser de survivre dans une vie, un travail une relation qui éteint ta flamme à force de ne pas te stimuler.


Survivre dans des histoires “bof” c’est pourtant ce que font beaucoup de femmes parce qu’on nous a appris 2 fois à nous contenter, à ne pas trop en demander, une fois par notre genre, une fois par notre histoire.


D’ailleurs cette expression “poul épi diri” que l’on continu à utiliser pour décrire ce Graal que l’on est trop mal élevées de lorgner parle d’elle-même comme si nous étions restés bloqués à une époque où une poignée de riz et un morceau de poule était un met de choix dont nous serions indignes.

Les femmes devraient se considérer chanceuses de ne pas avoir un mauvais mari ? Pourquoi ? C’est déjà une promotion suffisante ? En quoi vouloir une relation plus épanouissante qui entretient ton feu au lieu de le diminuer ferait de toi une ambitieuse, exigeante vorace et mal élevée ?


Rester, se contenter, survivre c’est croire que mieux est hors de portée pour toi.

Tu as certainement une croyance sur les hommes et tu te dis « compte tenu de l'état du marché… mwen ja fè chans ».


Autrement, tu as une croyance sur toi même et ce que tu es capable d’obtenir de la vie et tu te dis « vu comme je suis (et là tu peux mettre tous les complexes, les trop et les pas assez dont tu t’affubles ) mwen ja fè chans ».


Dans tous les cas la croyance qui fonde le fait que tu restes c’est « tu sais ce que tu laisses, tu ne sais pas ce que tu trouves » ( mais justement et si ce que tu trouves était super ?)

L’émotion c’est la peur : tu manques de confiance en ta capacité à survivre au jugement des autres, à la prétendue difficulté de trouver mieux , d’être à la hauteur de mieux ou d’ être seule, et/ ou à assumer un potentiel échec de la mission « vivre une vie vibrante » face à des « je t’avais dit ça » .


Et l’aspect de ton identité qui parle c’est le manque d’estime de soi qui te fais renoncer à ton droit, à un bonheur qui te correspond.



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2 Comments


gregoryambroisine
May 25, 2024

Concernant ma vie je suis le/la « seul(e) » maître(sse) à bord… je suis celui/celle qui sait ce qui me convient… La pensée intrusive et trop souvent maladroite des autres ne devrait pas avoir de valeurs…

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Coco Zabrico
Coco Zabrico
Jul 07, 2024
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Avec le temps, j'apprends de plus en plus à me détacher de l'avis des autres... Il y a un vrai changement à ce niveau, mais je suis encore en apprentissage !

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