Article publié dans le magazine Créola Octobre 2024
C’est la rentrée, vous sortez de deux mois intenses de fête. Il faut dire que ces grandes vacances ont été riches ! Entre les différents festivals caraïbéens, les concerts et le tour des yoles… on peut dire que vous avez bien profité.
En grand maître panda célibataire, vous n’avez pas oublié de faire une petite cure de "VitaBambou, la vitamine qui vous veut du bien". De retour aux temps calmes, l’heure est aux potins avec votre voisine préférée Fabienne en couple depuis sept ans. Aujourd’hui, elle a envie de partager sa vision de l’amour qui résonne en vous également…
Fabienne a longtemps cru qu’aimer, c’est aimer l’autre sans faille. Être dévouée à son bien-être, penser à l’autre et le/la chérir quoiqu’i arrive. Aimer… même dans la souffrance !
Quelques exemples lui viennent en tête : soutenir et s’intéresser à ses hobbies au détriment des vôtres, épouser ses habitudes de vie en oubliant les vôtres, l’aider dans son activité professionnelle dès que vous sortez de la vôtre, accepter de moins « briller » pour calmer ses insécurités, limiter les sorties entre amis(ies), accepter l’absence de contact physique depuis des années, accepter ses écarts de conduite…
La liste est longue, mais surtout, il y a quelque chose qui revient souvent dans ses
confidences : l’organisation du quotidien pour être disponible, belle, épilée, drôle, coquine, attentive aux bads moods afin de les résoudre, câline, douce, toujours souriante, d’excellente humeur. Tourner sa langue 10 fois dans sa bouche pour adresser une requête en adoptant la meilleure formule, le meilleur ton, le meilleur moment, la meilleure attitude pour ne pas contrarier… mais rien n’y fait : votre façon de dire n’est pas la bonne, vous avez mauvais caractère.
Vous nous direz : « mais pour certaines choses (les moins graves citées), c’est aussi ça l’amour ! »
Non, pas quand la personne en face ne s’intéresse pas à ce que vous faites, pas quand elle n’essaie pas de vous suivre dans vos habitudes de vie également, encore moins quand elle vous reproche votre personnalité qualifiée de « mauvais caractère » alors que c’est justement ce pour quoi vous avez été choisie.
L’amour est un équilibre… et nous, les inconditional lovers, on aime trop.
On ne s’en rend même pas compte ! On attend simplement que l’autre nous rende la
pareille. En général, quand ce retour n’arrive pas, des techniques douteuses sont souvent adoptées.
Connaissez-vous celle du « fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis » ?
On vous explique. Prenons ce cas : vous lui envoyez un message long comme le bras et lui répond juste un mot. Vous laissez passer puis, quand vient son tour d’être enthousiaste vous lui rendez la pareille… et là, comme par magie, c’est lui qui réclame votre attention.
Eh bien, cette façon de mendier l’amour n’est pas une solution. C’est même un jeu
dangereux car il dévalorise : pourquoi mendier ce qui est mérité ?
En général, nous savons d’où vient ce mécanisme auto-destructeur. Il faut alors une solution.
Et si, avant chaque décision, la réflexion suivante restait au cœur de tout : « qu’est ce qui me plait ? Qu’est-ce que ça va me coûter en énergie ? Mon énergie est précieuse, mon temps est précieux, mon attention est précieuse, mon amour est précieux ».
Les concessions c’est bien, mais en faire trop, c’est la garantie de se perdre. Le but est de cesser de faire passer les besoins de l’autre avant les siens.
Avec des efforts au quotidien, le rééquilibre du rapport à l’amour est possible. Cependant, la rechute n’est jamais bien loin. Heureusement, avec le temps les dérives sont repérables de plus en plus rapidement. Reprendre la main sur ces dernières est ainsi faisable.
Alors… mon amour, je te fais la promesse de m’aimer inconditionnellement.
Autrement dit : je t’aime, mais je m’aime aussi !
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