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A nous la finance !

Photo du rédacteur: Coco ZabricoCoco Zabrico

Article publié dans le magazine Créola mai 2024


L’inflation, la réformes des retraites, l’augmentation des taux de prêts immobilier… les

années passent et se ressemblent : la santé financière des français est au cœur des conversations. L’année 2022 a été marquée par la guerre en Ukraine et ses répercussions qui

ont affecté l’ensemble de l’économie et provoqué beaucoup d’incertitudes constate la

Banque de France.


Comprendre les enjeux financiers et économiques que cela peut avoir sur le foyer devient

primordial, or l’éducation des français à ce sujet n’est pas très glorieuse.

En effet, dans un sondage de la Banque de France, seul un Français sur deux sait que 100

euros placé à 2% par an conduisent à un capital de 102 euros au bout d'un an. Ou encore

que seules 21% des personnes interrogées considèrent avoir des connaissances suffisantes

en matière de questions financières.


Dans ce même sondage 80% souhaitent que l’éducation financière soit intégrée au

programme scolaire, afin de ne permettre aux futurs adultes une compréhension plus fluide.

En attendant, ce sont les acteurs de services financiers qui sont présents et font preuve de

pédagogie auprès de clients souvent perdus dans un flot de langage qu’ils ne maîtrisent pas.


Aujourd’hui, outre les outils digitaux (applications mobiles, vidéos en lignes), il est possible

de se faire accompagner par des professionnels qui rendent accessible l’univers de la

finance. Un métier rigoureux, varié et dynamique qui demande une formation solide.

Partie en France Hexagonale pour ses études supérieurs, Lindy Cellamen valide un Master en

Droit Social Ressources Humaines. Par la suite, c’est à la banque qu’elle gagnera en

expérience chez les particuliers mais aussi les professionnels pendant 7 ans.


En 2021, elle décide de créer sa société afin d’aider ses compatriotes antillais et surtout les

femmes à gagner en santé financière, valider un projet immobilier de A à Z ou encore

concrétiser un projet personnel ou professionnel.


C’est l’histoire d’un enfant du pays qui risque tout pour construire avec son île.



Lindy Cellamen
Lindy Cellamen

1- Pourquoi avoir créé votre entreprise de conseils ? Comment se sont passé les

débuts ?

Ma société a été créé suite à un changement d’emploi qui ne me convenait pas. C’était

l’occasion de me challenger sur un sujet que je maîtrise et dont le besoin de connaissance est

grandissant. Ma crainte était que mon peuple ultra-marin ne soit pas prêt pour ce type de

services. Avant, l’éducation financière se faisait essentiellement avec son banquier,

aujourd’hui nous travaillons en collaboration avec les banques. Du moins, c’est ce qui se fait

en France Hexagonale.

Je ne savais pas où nous en étions en Martinique à ce sujet. J’ai donc commencé par faire des

aller-retour afin de sonder le terrain, non seulement auprès des particuliers mais aussi

auprès des professionnels.

La crise Covid étant passé, je pense que le travail à distance a largement été démocratisé.

J’ai rencontré un public qui avait besoin d’accompagnement pas forcément en présentiel

mais privilégiaient volontiers le travail à distance, ce qui m’arrangeait durant cette période-là.

Aujourd’hui je suis installée sur mon île et j’ai des clients en Guadeloupe, Saint-Martin,

Guyane et France Hexagonale.


2- A votre échelle, qu’avez-vous observé depuis votre retour ?

La majorité de mes clients sont des femmes. De plus en plus, ce sont elles qui investissent et

seule. Elles ont les moyens d’investir seule mais ne savent pas comment faire dans un monde

financier très masculin. Elles ont besoin d’être rassurée et soulagée de charges mentales

dont elles se passeraient bien. Notre rôle auprès d’elle est de prévoir des montages car le

schéma familiale n’est pas toujours bien accueilli par les banques. Je rencontre encore des

banques qui sont frileuses quand il s’agit de mère seule par exemple.


3- Même si vous intervenez tout au long de la vie financière de vos clients, pourquoi

se spécialiser dans l’immobilier ?

Ma passion pour l’immobilier remonte à mon poste de conseillère, j’avais plaisir à

accompagner mes clients sur leur projet. Mais surtout, nombreuses sont les fois où les

clients me disaient à la fin du rendez-vous, j’ai fait plusieurs banques, et vous vous avez pris

le temps d’écouter notre projet , nous expliquer le déroulement , détailler les étapes.

Il était hors de question pour moi que les clients repartent avec des interrogations.

Les gens ne se rendent pas compte mais affronter la longue durée d’un crédit, c’est une

expérience très stressante pour les clients.


4- Quelle stratégie avez-vous mis en place afin stabiliser votre entreprise ? A quelle(s)

difficulté(s) avez-vous pallié ?

J’ai dû relever quelques défis ! Notamment pour les prestations de décoration intérieure.

Quand j’ai des idées, je dois parfois développer un trésors d’imagination afin de proposer du

sur mesure ! N’ayons pas peur de le dire : bien souvent je fais face au manque de choix. Pour

m’installer ici, j’ai vite compris que ne devait pas manquer de ressources, de créativité et

devenir force de propositions. Il faut savoir innover, ne pas manquer de polyvalence.

Il est là le secret !


5- A partir de quand peut-on faire appel à un acteur de services financiers ?

Dès lors qu’on commencent à avoir à l’idée d’investir dans l’immobilier par exemple ou tout

projet qui nécessite des connaissances particulières en finances. Même pour simplement

apprendre à faire des économies ! Il s’agit d’être accompagné sur la préparation du projet :

définir le projet, restructuration des dépenses , regroupement de crédits , épurer les

comptes, mise en place de l’épargne pour constituer l’apport, etc…


6- Qu’est-ce-que l’indépendance financière ?

Le discours prônant l ’atteinte de l’indépendance financière est la grande tendance du

moment. Selon moi l’indépendance financière on l’atteint quand l’argent n’est plus un

problème. Mais dans un discours raisonnable, l’indépendance financière dépend surtout des

attentes de chacun, pour certains il serait question de pouvoir avoir les moyens de voyager

plus pour d’autres arrêter de travailler. Pour reprendre un exemple que je donne souvent à

mes clients , ce qui est cher pour vous mais l’est peut-être pas pour votre voisin et vice versa.

Tout est une question de point de vue.


7- Racontez-nous votre plus belle expérience

Ma plus belle expérience, et c’est d’ailleurs cette cliente qui m’a inspiré cette formule de

l’accompagnement de A à Z, c’est à dire de la préparation du projet à la remise des clefs.

C'est une cliente que j’ai accompagné sur son projet d’accéder à la propriété.

La cliente était une débitrice chronique, elle n’avait de cesse de consommer au-dessus de ses

moyens pourtant elle avait des revenus supérieurs à la moyenne.

Nous avons pris un an à assainir les comptes, elle partait de loin.

A la suite, de cela je l’ai accompagné sur la recherche de son bien, son financement, sa

décoration intérieure.

La cliente n’y croit toujours pas, tellement sa situation financière lui faisait percevoir son

projet immobilier comme un doux rêve.


8- Quel conseil donneriez-vous à une jeune femme de 18 ans qui va entamer sa vie

financière ?

Je lui conseillerai de toujours s’attacher à dépenser moins que les fonds qu’elle n’a pas à

disposition. Consommer au-dessus de ses moyens est la pire chose, pour débuter dans sa vie

financière.

Mais surtout, même si le montant est faible d’acquérir un rythme d’épargne dont elle

aura la faculté d’augmenter à mesure de l’évolution de ses projets de vie.

À mes jeunes clientes, je leur conseille toujours de scinder leurs épargnes en 3, projet à

court, moyen et long terme. Pour le court , moyen terme de l’épargne disponible de type

( Livret jeune , LDD , Livret A ) et pour le long terme ( un PEL , une Assurance vie , un PEA

).

Au début , comme dit précédemment, peu importe les montants l’idée étant d’avoir une

éducation financière.

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