Article publié dans le magazine Créola d'octobre 2024
![Faye créatrice de Rimèd Lanmou](https://static.wixstatic.com/media/8d31cf_f715ce8d5cf74f609bd18deaf65ff936~mv2.jpg/v1/fill/w_329,h_373,al_c,q_80,enc_auto/8d31cf_f715ce8d5cf74f609bd18deaf65ff936~mv2.jpg)
1- Qui êtes-vous ?
Faye, ancienne naturopathe périnatale et aujourd’hui je fais du beau avec du brut. Je fais de
la décoration d’intérieur avec de l’argile. Mes créations sont incrustées d’intentions sous
forme de petits mots en créole qui y sont gravées.
![](https://static.wixstatic.com/media/8d31cf_372bd481433e497a8e632c45bed0db9f~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_1307,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/8d31cf_372bd481433e497a8e632c45bed0db9f~mv2.jpg)
2- Comment avez-vous sélectionné l’ensemble des produits proposés ?
Généralement à partir de ce que je vois au quotidien. Une forme, une utilité, un objet
peuvent m’inspirer. Je note l’idée dans mon carnet, ma vision board, mon téléphone, ce qui
me passe sous la main. Des fois, même au milieu de la nuit car je peux être réveillée pour
encrer ma future envie quelque part. Et plus tard, j’y retourne afin de lancer le processus
créatif.
L’idée est que je me dis systématiquement que j’aurais aimé avoir cette pièce à la maison,
peut-être que ça plaira.
C’est ce qui s’est passé pour le kit de dominos Rété Véyatif par exemple, qui est un rituel
important à la maison. J’ai pensé à proposer un ensemble de dominos, emblématique de
notre communauté, associé au bien être mental avec un système de cartes type “oracle
intuitif” marquées des phrases en créole à intentions positives et le tout dans un kwi. On est
toujours dans le brut, haha ! D’ailleurs, même principe pour le porte-encens Limyè, qui
accompagne lors des temps d’introspection, de retour au calme, de reconnexion à soi… Ce
sont des objets du quotidien retranscrits à travers mes mains.
3- Qu’est ce qui anime l’envie de créer une marque sur nos îles ?
Quand je suis rentrée en Guadeloupe de France Hexagonale, j’avais envie de participer à
l’identité de mon île mais je n’avais pas prévu de créer une marque.
J’ai créé Rimèd & Lanmou pour les réseaux sociaux, pour sensibiliser à la naturopathie
périnatale puis la communauté m’a rapidement reconnue davantage comme Rimèd
Lanmou, ce qui m’a aidée à définir la marque qui existe aujourd’hui. Mon univers
commençait à plaire et petit à petit, j’ai ressenti le besoin d’aller plus loin.
En créant, dans un premier temps, des bouillottes cousues dans un ESAT par des travailleurs
et travailleuses handicapé-es, composées de graines de job locales. J’ai déposé le modèle à
l’INPI puis j’ai continué avec des bracelets en pierres naturelles et bois, toujours dans
l’optique d’accompagner vers le bien-être physique et mental.
Après un an de pause pour prendre soin de moi, je me suis orientée vers l’argile. J’avais
besoin de mettre les mains dans de la matière brute, de faire sortir ce qu’il y avait dans mes
tripes pour en façonner des rondeurs, du lisse, du doux.
Finalement, ce qui m’anime, c’est de confier à mes compatriotes ce qui fait mon essence. Je
me sens encore plus alignée dans cette démarche que si je l’avais décidée là-bas.
![](https://static.wixstatic.com/media/8d31cf_1b68d48a83c94c8ea3c94f1ce88cb9f6~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_1307,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/8d31cf_1b68d48a83c94c8ea3c94f1ce88cb9f6~mv2.jpg)
4- Quelle est, selon vous, la plus grande difficulté que peut rencontrer un créatif aux Antilles ?
L’import d’outils de qualité ! Entre les frais de douane, les délais de livraison aléatoires, le
manque de diversité sur place dû à notre insularité, on se retrouve rapidement limité-e, ce
qui peut apporter de la frustration.
5- Avez-vous un conseil pour ceux qui n’osent pas se lancer ?
Avoir peur de se lancer fait partie du processus et il faut essayer d’accepter cette idée avant
tout. Elle doit être un guide avant d’être un frein.
Je dirais aussi de s’entourer de personnes qui sauront encourager et valoriser sa moindre
avancée, ne pas perdre son temps avec celles et ceux qui essaieront de faire taire sa propre
ambition. On ne pense pas suffisamment à l’impact de son entourage dans tout processus
créatif ou d’entrepreneuriat, mais il est tout aussi déterminant, peu importe les moyens que
l’on se donne.
J’ajouterai, pour finir, de ne jamais cesser de se nourrir intellectuellement, pour développer
sa créativité et ne pas laisser éteindre la petite lumière qui fait sa singularité. Nous avons
besoin des créatives et créatifs, dans ce monde de plus en plus déstabilisant de noirceur.
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Instagram : @rimedlanmou
Facebook : Rimed Lanmou
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